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High-tech : le français Parrot bat-il vraiment de l'aile ?
information fournie par Webedia 10/11/2016 à 07:30
Temps de lecture: 4 min

High-tech : le français Parrot bat-il vraiment de l'aile ? (Crédits photo : Adobe Stock)

High-tech : le français Parrot bat-il vraiment de l'aile ? (Crédits photo : Adobe Stock)

Fondée en 1994 à Paris, la société Parrot fait partie des plus belles réussites françaises dans le domaine des nouvelles technologies. Et on peut dire qu'elle en a fait du chemin depuis le lancement de son premier produit, un agenda électronique à reconnaissance vocale pour les non-voyants lancé il y a 21 ans. Pour s'imposer dans l'univers très concurrentiel de la high-tech, l'entreprise créée par Henri Seydoux a mis l'accent sur une volonté constante d'innover et sur la diversification de ses activités. Une politique qui a amené Parrot à devenir en 2016 l'un des leaders mondiaux sur le secteur très porteur des drones de loisirs. Mais l'arrivée de nouveaux acteurs sur ce marché a entraîné une guerre des prix qui a porté préjudice à l'entreprise tricolore. En septembre, Parrot a prévenu que son chiffre d'affaires annuel serait inférieur aux prévisions, ce qui a occasionné une chute du titre en Bourse. Mais doit-on vraiment s'inquiéter pour l'avenir de l'entreprise ?

Une concurrence accrue sur le marché des drones de loisir

L'année 2010 restera comme l'un des grands tournants de l'histoire de Parrot. Alors que jusque-là, l'entreprise française avait construit son succès sur les kits mains libres dédiés aux automobilistes, avec quelques incursions sur le terrain des cadres photo numériques ou des enceintes sans fil avec les Zikmu dessinées par Philippe Starck , elle présente cette année-là un objet qui va changer le cours de son existence : l'AR Drone. Grâce à son look futuriste, et à son pilotage aisé sur n'importe quel smartphone ou tablette, ce quadricoptère a fait sensation lors de sa présentation dans le cadre du plus grand rendez-vous mondial des acteurs de la high-tech, le CES de Las Vegas. C'était il y a six ans. Depuis, les drones de loisir sont devenus un véritable phénomène de société. En France, d'après l'institut Gfk, il s'est vendu 286 000 drones de loisir l'an dernier, contre 100 000 en 2014. Une croissance qui se confirme en 2016. On devrait atteindre cette année les 377 000 unités écoulées, ce qui représente une hausse de 30% dans l'Hexagone. Et forcément, ça attire de nouveaux acteurs attirés par le dynamisme de ce marché. Résultat : cette concurrence accrue a entraîné une baisse des prix sur les modèles de milieu de gamme, qui constituent l'essentiel de l'activité de Parrot. Le numéro deux mondial des drones de loisir derrière DJI a largement pâti de l'agressivité tarifaire de ces nouveaux venus. Fin septembre, il a donc prévenu que son chiffre d'affaires annuel serait inférieur à ce qui était prévu, entraînant un chute du cours de l'action. En un an, elle est passée de 28 euros à 8 euros environ.

L'entreprise mise sur la diversification des modèles

Certes, les derniers résultats de Parrot s'avèrent quelque peu décevants. Mais de là à dire que l'entreprise bat de l'aile au point de ne plus avoir les ressources pour redécoller, il y a un pas que nous n'oserons pas franchir. La société française a déjà démontré sa capacité à rebondir après l'échec de son agenda électronique à reconnaissance vocale. Et sur le marché des drones, une activité qui pourrait atteindre 70% de son chiffre d'affaires cette année, elle a tous les atouts pour tirer son épingle du jeu. Sur les drones de loisir, la stratégie de la marque consiste à jouer sur la diversité des modèles proposés. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les budgets. Certains sont capables de filmer en haute qualité, quand d'autres se contentent d'amuser les enfants. Parrot a même sorti des minidrones roulants et flottants. Les derniers modèles révélés par la société confirment cette volonté de diversification. La marque a présenté deux modèles qui devraient plaire aux petits comme aux grands enfants. Le premier, le Mambo, est un minidrone affublé d'une pince, pour pouvoir saisir de petits objets. Il peut également tirer de petites billes, ce qui devrait faire le bonheur des plus petits. Le second, le Swing, ressemble à un vaisseau de la trilogie Star Wars. Il est capable de décoller à la verticale, avant d'incliner ses moteurs et ses hélices afin de voler comme un avion. Une technologie qui lui permet d'atteindre les 30 km/h tout en amenant un pilotage plus fluide. Mais LA grande nouveauté de l'année signée Parrot, celle qui a suscité l'enthousiasme des spectateurs du derniers CES, c'est l'aile volante Disco , qui tranche radicalement avec tous les modèles de drones proposés sur le marché. Elle peut notamment se targuer de proposer une autonomie de 45 minutes, ce qui constitue un exploit dans ce domaine.

Les drones professionels constituent l'avenir de la marque

Si Parrot est connu dans le monde entier pour ses drones de loisir, c'est sur le terrain des appareils professionnels que devrait se jouer son avenir. Ce n'est pas un hasard si depuis quatre ans, la société investit une grande part de ses fonds dans le secteur des appareils destinés aux entreprises. On ne compte plus les start-up avalées par l'entreprise française : Pix4D (lentilles et traitement optique), Iconem (modélisation 3D de sites archéologiques), senseFly (drones destinés à l'agriculture, à la cartographie...), Airinov (agriculture de précision), MicaSense (collecte et traitement des données), EOS Innovation (robots de surveillance)... Le mois dernier, Parrot a créé une filiale dédiée aux services aux professionnels nécessitant l'intervention de drones. Baptisée Air Support, cette entité va se concentrer dans un premier temps sur le secteur de l'immobilier et de la construction, en proposant des services d'imagerie, de modélisation 3D, de diagnostic... Le but pour la marque est simple : offrir des solutions tout compris sur le secteur des drones professionnels. Aujourd'hui, les ces appareils représentent 20% du chiffre d'affaires de l'activité drone de la marque, mais ce chiffre ne peut que progresser. En effet, le marché des drones professionnels devrait connaître une croissance de 1 300% d'ici 2020, pour atteindre les quatre milliards de dollars. Également engagée sur le terrain des produits audio haut de gamme, avec notamment le casque sans fil Zik, et active dans le domaine des objets connectés, Parrot semble armée pour affronter l'avenir.