Retraites : les pensions des femmes sont 40 % plus basses que celles des hommes
information fournie par Boursorama avec Newsgene25/05/2023 à 11:44

La Cour des comptes alerte sur la situation des femmes dans le calcul de la retraite. (illustration) (Sofia_Shultz_Photography / Pixabay)
La Cour des comptes a récemment pointé du doigt que les pensions des femmes sont en moyenne 40 % plus basses que celles des hommes, avant pension de réversion. Un écart qui s'explique à la fois par des carrières plus hachées pour les femmes, mais aussi par un mode de calcul qui pénalise les interruptions de travail.
Dans son rapport 2023 sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale publié le mercredi 24 mai, la Cour des comptes a pointé du doigt des écarts importants entre les retraites des hommes et celles des femmes, rapporte Le Parisien . Selon leurs calculs, celles des femmes sont en moyenne 40 % plus basses que celles des hommes. Un écart qui tombe à 28 % avec les pensions de réversion versées au conjoint survivant lors du décès du partenaire. Une situation qui ne va pas changer avec la réforme des retraites.
Des carrières plus hachées
Cet écart s’explique d’abord par la place des femmes sur le marché du travail. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à prendre un temps partiel dans leur carrière (28 % contre 8,3 % en 2021). Elles sont aussi plus nombreuses à s’arrêter de travailler pour s’occuper des enfants et sont toujours moins bien payées, en moyenne et à poste égal, que les hommes. Tout cela a un impact sur la pension accordée.
Ainsi, pour la Cour des comptes, il faut proposer davantage de dispositifs pour réduire cet écart, ce que ne fait pas suffisamment la réforme des retraites. La Cour souhaite notamment « compenser à coût constant et de manière plus ajustée » l’impact de ces interruptions de carrière dans le calcul de la pension.
Un mode de calcul défavorable
De plus, au-delà des différences sur le marché du travail, le mode de calcul de la retraite serait en lui-même défavorable aux femmes. C’est le cas pour le calcul du salaire de référence au régime général, qui se fait sur les 25 meilleurs salaires annuels, mais seulement si la carrière a duré plus de 25 ans. Cela vient donc défavoriser les travailleurs aux carrières hachées, donc majoritairement les femmes.
Même chose pour les dispositifs de départ anticipé à la retraite, auxquels ont pu bénéficier 5 % des femmes, contre 18 % des hommes parmi les retraités nés en 1950. Ainsi, pour la Cour, si l’intégration de tous les trimestres de maternité parmi les trimestres cotisés depuis 2014 représente une avancée, il faudrait aussi retenir les majorations de durée d’assurance pour enfant pour favoriser l’accès des femmes à ces dispositifs.
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer