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Design : les chaises Drucker, stars des bistrots
information fournie par Webedia28/12/2016 à 17:30
Temps de lecture: 3 min

Design : les chaises Drucker, stars des bistrots (Crédits photo : Adobe Stock)

Design : les chaises Drucker, stars des bistrots (Crédits photo : Adobe Stock)

C'est à Gilocourt, dans l'Oise, que se trouve le siège de la plus ancienne fabrique de chaises en rotin du monde. Il s'agit de la Maison Drucker, qui a été fondée en 1885. Ses créations équipent les terrasses des bistrots du monde entier, et vous vous êtes certainement déjà assis sur l'une d'entre elles sans savoir qu'il s'agissait d'un objet culte ayant traversé les âges. Retour sur la saga de ces chaises emblématiques, fruits de plus d'un siècle de savoir-faire 100% manuel.

Des chaises élégantes, solides et artisanales

Particulièrement robustes, les chaises Drucker résistent à la pluie comme au soleil. Sur les terrasses des cafés , elles sont appréciées des employés pour leur légèreté et la facilité avec laquelle elles peuvent être empilées. Pour les clients, elles présentent aussi de nombreuses qualités. La solidité d'abord, puisque le rotin, plus léger que le bois, est extrêmement résistant. L'authenticité ensuite, du fait de leur fabrication artisanale, puis l'élégance, les couleurs pouvant lors du tissage être entremêlées en une infinité de motifs. C'est après la Première Guerre mondiale que la Maison Drucker, créée en 1885 par Louis Drucker, a pris son envol pour atteindre une renommée mondiale. En plus de fournir de grands cafés parisiens, elle était appréciée d'une clientèle bourgeoise qui achetait ses créations pour meubler des vérandas ou des jardins d'hiver. Il faut dire que le catalogue de la firme était varié, allant des chaises aux fauteuils en passant par les commodes et les lampadaires, le tout en rotin. Grâce à sa créativité et à son savoir-faire, la Maison Drucker a traversé les modes avec brio jusqu'au début des années 1980. Malheureusement, après trois générations de Drucker à sa tête, la firme tricolore a dû faire face à l'arrivée sur le marché de produits chinois à prix cassés. Cette nouvelle concurrence a mis à mal la bonne forme de l'entreprise, qui a résisté tant bien que mal avant d'être placée en liquidation judiciaire en 2006. Conscient de l'énorme potentiel de cette marque, dont la notoriété a dépassé nos frontières, un entrepreneur nommé Bruno Dubois a finalement racheté la Maison Drucker cette année-là, avec pour objectif de lui faire retrouver ses lettres de noblesse. Et on peut dire qu'il a réussi son pari puisque la firme a enregistré une croissance de 30% en 2016.

Séduire une clientèle internationale

Pour refaire de la chaise Drucker un objet tendance incontournable, Bruno Dubois a fait appel à une coloriste réputée nommée Amandine Gallienne. Il a aussi multiplié les collaborations avec Philippe Starck (pour le palace parisien le Royal Monceau), Christian Biecher (pour les maisons Fauchon de Paris, Casablanca et Dubaï) ou encore India Mahdavi (pour Le Café Français, place de la Bastille). Si la plupart des grands établissements parisiens sont séduits par la fameuse chaise en rotin, cette dernière parvient aussi à s'implanter dans de prestigieuses adresses à l'étranger : l'hôtel Château Marmont à Hollywood, le bar Alexandre de Montréal, le Zoo de Miami... En dix ans, le pourcentage des exportations dans les ventes de la maison est passé de 5 à plus de 50%. "Ces trois dernières années, nous avons vendu nos produits dans 53 pays différents", souligne Bruno Dubois. A l'heure où tout ou presque est produit en Chine, les créations de la Maison Drucker, fabriquées en France et à la main, connaissent un regain d'intérêt. La firme tricolore compte bien en profiter en développant deux marchés : celui du haut de gamme, avec des meubles créés sur mesure, et un autre plus low-cost. Car à l'heure actuelle, chaque chaise Drucker, qui nécessite environ six heures de travail 100% manuel, coûte 250 euros en moyenne. En proposant des produits standards fabriqués à une plus grande échelle, et qui coûteraient donc moins cher, la Maison Drucker pourrait séduire une nouvelle clientèle. Concernant le marché du haut de gamme, la vingtaine de salariés de la société s'attache à toujours faire preuve d'inventivité en proposant des tabourets, des jardinières ou encore des chaises pour bébé. Ambassadrice universelle de l'art de vivre à la française, la chaise Drucker a encore de beaux jours devant elle. Grâce à l'exportation, et sous l'impulsion de son dirigeant Bruno Dubois, elle ne perdra pas de sitôt son statut de "star des bistrots".