Les villes seront-elles bientôt réservées aux piétons ? (Crédits photo : Shutterstock)
Près de 40 millions de voitures circulent en France. Elles cristallisent de plus en plus les critiques et la pollution est un des arguments majeurs des anti-voitures. En France, un décès sur mille [1] serait imputable à la mauvaise qualité de l’air. Alors quelle place pour la voiture dans les villes de demain ?
70% de citadins en 2050
Au XXe siècle, la voiture a révolutionné les transports dans le monde entier. Elle est toujours le dans beaucoup d’agglomérations. Plus d’un milliard de véhicules sont en circulation dans le monde, offrant la liberté de mouvement à ses propriétaires.
La dépendance envers les énergies fossiles, l’atteinte aux paysages et à la biodiversité, l’encombrement, le bruit… font partie des revers de la médaille. Avec 70% de citadins à l’horizon 2050, la place de la voiture en milieu urbain est remise en question.
Des mesures pour aérer les centres-villes
Un des premiers objectifs de certaines municipalités est de rendre les centres-villes plus respirables et de limiter le dérèglement climatique. Les particules fines sont particulièrement nuisibles pour la santé. La petite taille de ces minuscules particules en suspension dans l’air leur permet de pénétrer profondément dans les poumons.
Villes de demain : libérer de l’espace pour les habitants
Voies de circulation et parkings représentent des surfaces urbaines gigantesques. Aux Etats-Unis, où la voiture est reine, jusqu'à 70% de l’espace urbain est dédié aux voitures. C’est le cas par exemple de Houston et Dallas. A l’heure de la crise du logement, certains experts, (comme J. H. Crawford auteur et responsable du site carfree.com), voient en l’abandon de la voiture une solution pour gagner du terrain et le rendre disponible aux habitants. Des habitations et des commerces pourraient alors prendre ces emplacements.
A Oslo, Madrid, Londres ou Mexico des mesures ont été mises en place
Depuis quelques années, les municipalités prennent des mesures contre la voiture en ville. Oslo et Madrid ont interdit leur centre-ville aux voitures (pour les non résidants et/ou en fonction de la catégorie du véhicule) en 2018. A Londres et Milan, un péage urbain filtre les entrées de voitures. Mexico et Sao Paulo ont mis en place des restrictions de circulation. Du coté des solutions, Copenhague compte près de 500 kilomètres de pistes cyclables, Bruxelles 50 hectares de zones piétonne…
Et la voiture en ville en France ?
Paris a des objectifs ambitieux en matière de réduction de pollution. Cela implique l’interdiction des véhicules diesel d’ici 2024, et les véhicules thermiques en 2030. Pour protéger ses habitants, la ville veut des modes de transport 100% électrique. La capitale n’est pas la seule ville française à limiter l’usage de la voiture. C’est le cas de Grenoble (zone a trafic limité), Strasbourg (600 kilomètres de pistes cyclables) ou encore Nantes (rues scolaires).
[1]
Etude allemande “Cardiovascular disease burden from ambient air pollution in Europe reassessed using novel hazard ratio functions, mai 2019
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