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James Bond et le cinéma : au service secret de l’écologie ?
information fournie par Boursorama 29/04/2019 à 16:05

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Résumé. Prévu pour l’année 2020, le vingt-cinquième volet des aventures de James Bond fait déjà parler de lui : entre changement de réalisateur, critiques liées à son titre, et recul de sa date de sortie, le film ne se fait pas sans remous. Ces dernières semaines, une nouvelle péripétie est venue s’ajouter à la liste avec des protestations des écologistes norvégiens sur le lieu de tournage choisi. Alors, le cinéma, éco-friendly ou désastreux pour la planète ?

Bons baisers de Norvège : James Bond crée des remous en Scandinavie

Le prochain James Bond devrait sortir en avril 2020 et verra Daniel Craig incarner pour la dernière fois le personnage créé par Ian Fleming. En attendant, il connaît une production mouvementée le personnage créé par Ian Fleming. En attendant, il connaît une production mouvementée : initialement prévu pour être réalisé par Danny Boyle (Trainspotting, 28 jours plus tard), qui a quitté le projet à l’été 2018 en raison de « différends créatifs », il est finalement dirigé par Cary Joji Fukunaga (Sin nombre, True Detective).

Le film, qui pourrait s’appeler Eclipse, agite désormais les écologistes norvégiens. C’est en effet en Scandinavie, dans le comté d’Akershus , qu’est actuellement tourné ce vingt-cinquième volet cinématographique des aventures de James Bond. C’est au nord d’Oslo, à Trehørningen , que la production du film a posé ses valises… non sans créer de nouveaux remous.

Le tournage a en effet lieu dans les forêts de Nordmarka , une région tranquille normalement soumise à d’importantes régulations sur la circulation automobile et les constructions. Non contente de fermer des zones normalement réservées aux skieurs , la production y construit des bâtiments, dont l’un est conçu pour exploser durant le tournage.

Il n’en fallait pas plus pour outrer les associations de défense de l’environnement, qui ont notamment protesté contre la construction de ces bâtiments dans une région naturelle . Il faut dire qu’on fait plus écologique qu’un tournage, et certainement plus tranquille pour la faune et la flore que les explosions qui ne manquent pas de caractériser les films de James Bond.

La réglementation locale est pourtant théoriquement prévue pour préserver la tranquillité de cette région de lacs et forêts, où la faune n’est normalement pas dérangée. Aucune construction n’est en principe tolérée au sein des limites de la forêt. Mais la production a apparemment obtenu l’ accord des autorités locales , ce qui ne satisfait pas les écologistes norvégiens.

Les autorités d’Akershus ont promis que les bâtiments seront détruits à la fin du tournage et que celui-ci ne laissera aucune trace dans le paysage, mais il est difficile de ne pas voir cela comme un gâchis écologique supplémentaire et un gaspillage évitable.

Vers un James Bond éco-friendly ?

Pourtant, James Bond a fait un pas vers l’écologie en annonçant que Daniel Craig conduirait une nouvelle Aston Martin, le modèle Rapide E, une voiture 100% électrique . Il délaisse ainsi son emblématique DB5, qui l’aura accompagné dans sept films, notamment trois des quatre volets de Daniel Craig. Les amateurs des courses poursuite en voiture ne doivent cependant pas s’inquiéter de cette nouvelle voiture électrique : avec ses 610 chevaux , elle devrait le sortir du pétrin.

Déjà, depuis Skyfall (2012), James Bond ne boit plus que du champagne  reconnu « à haute valeur environnementale » . C’est en effet l’année où Bollinger, le champagne préféré de James Bond, a reçu cette certification environnementale. Pas sûr toutefois que cela suffise à faire oublier les 30 millions d’euros de voitures envoyées à la casse par le tournage du dernier James Bond, Spectre (2015). Parmi ces voitures, sept Aston Martin.

Connus pour leur engagement écologiste, Cary Joji Fukunaga et Daniel Craig ont donc encore bien du chemin à faire pour rendre un tournage de James Bond eco-friendly. Alors que l’industrie du cinéma est la deuxième industrie la plus polluante après le pétrole , on aimerait pourtant voir se multiplier les efforts pour réduire l’ importante empreinte écologique d’un tournage . Les diamants sont peut-être éternels, mais pas la planète !

L’empreinte écologique du cinéma

Mais un film eco-friendly, est-ce seulement possible ? On l’a dit, l’industrie cinématographique est l’ une des plus polluantes qui soit . Et ce n’est pas seulement propre à Hollywood, puisqu’une étude de 2010 du collectif Ecoprod a calculé que l’ audiovisuel français dégageait 1,1 million de tonnes de CO2 , sans compter la fabrication et le fonctionnement des postes de télévision qui multiplient ce bilan par… treize.

Attention, toute cette extraordinaire pollution n’est pas seulement due aux tournages : elle comprend notamment les déplacements des spectateurs vers les salles de cinéma. Mais la production des films et séries télévisées représente tout de même le quart de cette production de CO2 , et le tournage 70% de celle-ci.

En effet, un tournage pollue d’une façon que l’on peine à imaginer : depuis la consommation d’électricité jusqu’au transport des équipes , sans oublier les déchets , la construction des décors et l’impact que peut avoir le film sur le lieu où il est réalisé. Nous citons ici James Bond en Norvège , mais nous pourrions aussi évoquer The Expendables 2, qui a été tourné dans une grotte colonisée par plus de vingt mille chauve-souris, dont la moitié n’a pas résisté au passage du film.

En remontant plus loin, on peut citer Apocalypse Now , qui fêtera ses quarante ans cette année. Aucun de ses spectateurs n’aura oublié la scène d’ouverture, qui voit une forêt entière de palmiers consumée par le napalm . Ce n’était pas un effet spécial : la production a en effet versé autour de 4500 litres d’essence pour réduire la forêt en cendres , non sans brûler des pneus pour ajouter des effets de fumée noire.

Et ainsi, la liste est longue. Surtout qu’il ne s’agit pas seulement des tournages : la production du film en tant que produit matériel, sa promotion , sa diffusion , sa distribution … Ce sont aussi ces étapes qui font du cinéma une véritable industrie, qui a un coût environnemental pour la planète. En 2011, le festival de Cannes a produit 1200 tonnes de déchets en deux semaines .

Crédit : www.fournisseur-energie.com/actualites/james-bond-ecologie/

Crédit : www.fournisseur-energie.com/actualites/james-bond-ecologie/

Holy wood : une prise de conscience écologique ?

A travers certaines de ses personnalités, Hollywood prêche la bonne parole écologique. Il reste pourtant au cinéma bien du travail à faire pour diminuer son impact environnemental. Malgré tout, il faut souligner l’ apparition d’actions qui vont dans le bon sens .

En 2010, la dixième saison de X-Files , qui marquait le reboot de la série, s’est distinguée en recyclant 80% de ses déchets . En avance sur son temps, le tournage de Matrix Reloaded (2003) a recyclé 11 000 tonnes de décor . Plus récemment, Jurassic World (2015) a fait don de toutes les plantes de son tournage à un institut de la Nouvelle-Orléans, où le film a été réalisé.

Après tout, “un grand pouvoir implique de grandes responsabilités”. C’est ainsi qu’en 2014, The amazing Spider-Man 2 a prouvé qu’il était possible d’envisager de concilier le tournage d’une grosse production et éco-responsabilité. En recrutant Emellie O’Brien comme éco-superviseur , le film est devenu le premier blockbuster éco-responsable , ce qui est passé par l’utilisation de décors recyclés ou encore d’effets spéciaux conçus avec des produits non nuisibles pour l’environnement.

Ainsi, le film a recyclé 100% des métaux qu’il a utilisés , près de cent tonnes. Tous ses effets spéciaux ont été réalisés avec des éclairages LED , et plus de trois tonnes de nourriture ont évité le gaspillage en étant redistribuées plutôt que jetées. S’il n’est pas certain que le bien-être de l’environnement suffise à motiver l’industrie à multiplier l’expérience, les 400 000 dollars d’économies réalisés par O’Brien sur le tournage pourraient faire pencher la balance.

Ce que prouvent ces actions, c’est aussi que la liste de gestes éco-responsables sur un tournage est longue – autant que celle des gaspillages. Depuis les véhicules hybrides (ou mieux, électriques) jusqu’aux LED , en passant par des générateurs au méthanol plutôt qu’à l’essence, sans oublier le tri des déchets , le bannissement des bouteilles et gobelets en plastique et le don de toute la nourriture non consommée.

Bien sûr, il faut aussi que les actions viennent d’en haut. Désormais, la Production Guild of America (PGA) donne des consignes pour des scénarios plus éco-friendly , dans lesquels les personnages rouleraient en voiture électrique, comme James Bond dès 2020, éteindraient la lumière en sortant d’une pièce et recycleraient leurs déchets.

Le studio Disney a créé un label de documentaires verts, Disneynature , tandis que Warner Bros. utilise du biodiesel depuis 2010. NBCUniversal dispose d’un CSO (Chief Sustainability Director ), Shannon Bart, embauchée en 2016, et a créé l’initiative Green is Universal . Sur leur site internet, il est possible de trouver des exemples d’efforts éco-responsables dans les dernières productions du studio. La dernière en date ? Us, de Jordan Peele (Get out), sorti en mars 2019.

De notre côté de l’Atlantique, en partenariat avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le collectif Ecoprod a créé le Carbon Clap , un outil permettant de mesurer le bilan de carbone des productions. Et pendant quelques années, la région PACA avait monté le programme AGIR+ , qui offrait une subvention aux tournages écologiques. Le film De rouille et d’os (2012), avec Marion Cotillard, en avait notamment bénéficié.

Au cours des dernières années, une partie de l’industrie a donc commencé à prendre conscience de ses propres dégâts sur l’environnement . Si cette prise de conscience est encore lente et réduite, elle a le mérite d’exister – il faudrait simplement qu’elle gagne en ampleur . En attendant, vous pouvez revoir Soleil Vert (1973), le plus récent Interstellar (2014), Wall-E (2004) ou tout simplement l’intégralité de la production du studio Ghibli.

Source : https://www.fournisseur-energie.com/

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